Tout d’abord, petit rappel avant de vous plonger dans les dédales de ce phénomène : gardez toujours en mémoire que tout est autant affaire de psychologie que de physique. Les troubles érectiles, ce n’est donc pas un cataclysme et c’est parfaitement réparable.
Il existe plusieurs types d’érection que nous avons classifiés en 3 catégories : les érections volontaires, les érections réflexes (celles du matin et qui ne révèlent d’aucune stimulation sexuelle) et les érections nocturnes. D’ailleurs, les hommes en connaissent entre 4 et 6 chaque nuit. Si les érections matinales et/ou nocturnes sont préservées mais que vous souffrez de troubles érectiles, la cause la plus probable est d’ordre psychologique. Dans le cas contraire, les causes seraient plutôt d'ordre mécanique ou organique.
Bon et pour faire simple : comment ça se produit concrètement une érection ? Tout part du cerveau qui, tel un orchestre philharmonique du moins en théorie, déclenche ce phénomène d’érection que nous avons considéré trop longtemps comme essentiellement mécanique. Dans l’arrivée progressive du plaisir, dans la pratique bien réelle “du sport de chambre”, la réalité peut s’avérer bien différente voire douloureuse. Le mécanisme de l’érection n’est pas aussi bien huilé que l’on pourrait l’imaginer. Découvrons ensemble les différentes phases du phénomène de l’érection masculine.
Les différentes phases de l’érection
1. La phase de repos. C’est la routine, le pénis est au repos et dans un état qualifié de flaccide. Votre arme du plaisir et de l’amour est pourtant bel et bien prête à dégainer à la première alerte. Au chômage quand il n’est pas sollicité, le pénis est toujours sous contrôle permanent du cerveau via le système nerveux sympathique.
2. La phase d’excitation. Touchez un brin votre pénis, bougez-le un peu plus et vous saurez immédiatement à qui vous avez affaire. En avant-première d’une érection grandeur nature, la simple stimulation physique ou visuellement érotique met en route son œuvre. Ce toucher au préalable est bien plus qu’un geste de tendresse fait dans l’intimité, c’est un message très fort envoyé illico au cerveau via la moelle épinière, c’est un véritable billet aller-retour verge-cerveau et vice versa, prémices d’un plaisir physique et psychique plus intense. L’excitation provoque alors une décontraction des fibres musculaires entourant les cavités des corps caverneux érectiles.
3. La phase de tumescence. De ce relâchement dû à l’excitation, les artères péniennes s’ouvrent et les corps caverneux se remplissent de sang. Le volume du pénis va alors augmenter et c’est la libération de monoxyde d’azote qui est un des principaux médiateurs à l’origine de l’érection : nous sommes là dans la pure chimie du corps avec cette accumulation de guanosine monosphate cyclique ( GMPc) dans les deux corps caverneux du pénis. C’est cette dernière qui déclenche la relaxation de la musculature lisse des artères péniennes et du tissu intra-caverneux avec un résultat à la hauteur des espérances : le pénis se gorge de sang et prend une étonnante rigidité. L’ordre donné en amont par le cerveau aux nerfs excitateurs de la verge devient réalité.
4. La phase de rigidité. Dans ces moments tellement prometteurs d’intense excitation et d’érection, tout ce qu’il y a d’érectile dans le corps de l’homme se met en mouvement : seul aux commandes, le pénis devient tout d’un coup le pilote des cinq sens. Rigidité au max de ses capacités, c’est la fête pour le pénis. La pression sanguine s’intensifie dans les corps érectiles et celui-ci se retrouve piégé à l’intérieur et fait durcir la verge jusqu'à parfois doubler de taille et de volume. Dans cette phase, il se remplit tout naturellement de sang. Cette interaction entre facteurs endocriniens, psychologiques, neurologiques et vasculaires est d’une complexité inouïe et l’érection n’est que la première étape dans les plaisirs du sexe. L’érection peut durer, en moyenne, une trentaine de minutes. Cela reste cependant variable d’une personne à l’autre. La rigidité, quant à elle, doit être supérieure à 500g pour garantir une pénétration.
La réaction sexuelle du pénis si bien stimulé ne se fait pas fait attendre : elle est la réponse physique immédiate aux signaux excitateurs en liaison directe avec le système nerveux. Dans tout ce long moment d’excitation et d’érection, dans un environnement en interne comme en externe plus ou moins favorable selon les circonstances, la montée en puissance du pénis dans son érection progressive comme son relâchement relativement lent qui suit l’éjaculation sont malheureusement soumis à des influences contradictoires qui viennent elles aussi toutes du cerveau ; ce sont là des interactions qui s’avèrent incontrôlables ou disons peu aisées à maîtriser dans leur totalité. L’érection est donc à elle seule toute une histoire du sexe et elle est autant physique que psychique. Simple dans la théorie, le mécanisme de l’érection est bien plus complexe dans son exécution et ses 4 phases essentielles sont loin d’être les douces vagues d’un long fleuve qui se voudrait tranquille.
Le pénis au repos ne donne bien évidemment aucun souci, agréablement sollicité, il grandit et grossit, et il se gonfle pour jouer les matadors de l’amour. Après l’effort le réconfort, après le plaisir de l’éjaculation et de l’orgasme, place au repos du guerrier : c’est la phase de détumescence, la dernière étape du mécanisme de l’érection. Voici des mots un brin savants et compliqués à comprendre pour définir ce qu’est scientifiquement l’érection du pénis : la tumescence et la turgescence (gonflement des tissus) en opposition à la détumescence (diminution de volume des tissus). Ce sont à nos yeux des notions techniques un peu trop barbares dans leur définition pour un phénomène aussi naturel d’un pénis qui sort de sa coquille pour jouer les feux d’artifice.