L’arrivée d’un enfant est un bouleversement sans précédent dans la vie du couple. Les habitudes, les envies de faire l’amour souffrent, s’essoufflent et disparaissent parfois. C’est une nouvelle vie qui s’installe à la maison et il va falloir aux amoureux devenus parents très vite s’y adapter sans s’y soumettre. Le couple étant par nature une petite montagne de concessions réciproques à gravir pour mieux la redescendre, le temps est venu de trouver des compromis de vie et d’amour intelligents... Et c’est la communication dans le couple qui doit primer et non des écrits noir sur blanc qui finiraient par faire des colonnes de chiffres incertains, des mots inutiles et probablement l’établissement d’un calendrier ou agenda de tous les dangers avec ce qui est possible et ce qui ne l’est pas.
Priorité sera donc donnée à la spontanéité, à la bonne volonté, au bon sens, à l’intelligence de deux amants qui sont devenus parents. Ne tombez surtout pas dans l’amour sans sexe par commodité ou indifférence. Bien sûr qu’un couple peut parfaitement exister sans sexualité après la naissance de leur premier enfant mais c’est un leurre de sa part de croire que tout est résolu comme par magie. L’erreur peut être à court ou moyen terme lourde de conséquences en tout genre. Ce n’est pas très gai en effet de voir deux êtres s’aimer sans prendre de le temps de jouer à faire l’amour et tout ça parce que le bébé a pris d’un seul coup toute la place.
Quelle relation sexuelle possible après l'accouchement ?
Bien des médecins recommandent l’abstinence dans les rapports sexuels pendant au moins 6 semaines, le temps a priori nécessaire pour que le col de l’utérus se referme de manière satisfaisante. Ce sera donc le calme plat les amoureux côté sexe durant plusieurs mois, ce qui aura l’avantage de limiter grandement les risques d’infection de la muqueuse interne de la maman. Niveau reprise de la sexualité, c’est beaucoup plus rassurant et réconfortant que ce soit la sagesse de la mère qui règle difficile souci dans l’intimité. C'est à la maman de répondre à ce délicat problème de reprise graduée et intelligente des relations sexuelles dans le couple. La femme reste maîtresse à bord du bateau de l’amour et elle saura le moment venu se manifester de la plus belle des manières lorsque ses envies de faire de nouveau l’amour reviendront au premier plan.
À toutes les mamans : redonnez-vous l’envie d’avoir envie. Vous avez dans vos mains de bien belles cartes et le jeu en vaut vraiment la chandelle. Au bout de cette période un peu compliquée il est vrai, le bonheur d’être de jeunes parents tout en restant des amants de toujours. Les références de femmes au sommet de leur art d’aimer tout en étant des mamans sont multiples, d’une diversité incroyable et d’une qualité exceptionnelle : dans le monde du sport de haut niveau comme dans le monde de la culture, dans le monde de la santé comme dans le monde des affaires, dans la vie de tous les jours qu’elle soit urbaine ou rurale, nous pouvons aller aisément à la rencontre de femmes qui méritent notre respect et qui sont notre fierté. Alors, oui, le post-partum est toute autre chose que ce que la médecine en dictionnaire veut bien en donner. Une période toute simple de la grossesse qui démarrerait à la sortie du placenta jusqu’au retour de couches ? Oh que non, c’est bien plus encore, c’est un chamboulement impressionnant dans la vie de la femme et ce chamboulement aussi bien physique qu’émotionnel et moral, c’est seule avec elle-même que la jeune mère le vit intensément à la naissance de son enfant.
« Il nous faut aider les femmes à vivre leur grossesse et leur sexualité,
il nous faut aider les hommes à vivre leur statut de père et d’amant. »
(M.Ganem)
Tout n’est pas rose loin de là dans le post-partum puisque la dépression (que l'on appelle baby blues) guette encore trop souvent la jeune maman isolée ou démunie face à ses pertes de repères et d’identité. Un changement hormonal s’opère en parallèle avec le bouleversement psychologique lié à la naissance. En effet, dans le post-partum, le taux d’hormones chez la femme baisse inexorablement et en fortes proportions. Si la femme allaite, la prolactine inhibe la production des hormones ovariennes et la libido n’est alors plus stimulée. Une sécheresse vaginale peut avec le temps s’installer rendant les rapports amoureux inconfortables et dans ce même laps de temps, le corps de la mère produit de l’ocytocine qui renforce l’attachement de la mère pour son enfant et une distance non négligeable peut s’installer dans le couple parental.
Durant cette période, la femme doit apprendre à se ré-approprier son corps autant physiquement (kilos post-grossesse, rééducation du périnée, cicatrice de césarienne, hémorroïdes...) que psychologiquement afin d’engager un dialogue nouveau avec son partenaire. Sans trop le montrer et carrément sans le dire, le corps et le cœur de la femme demandent humblement un peu plus de respect et de compréhension. À vous, partenaire de la bien-aimée, d’anticiper, de deviner et d’accepter de voir le rythme de la vie à deux ralentir et s’apaiser. À vous la bien-aimée de votre partenaire de ne pas le décevoir, de ne pas vous réfugier avec le bébé dans une indifférence qui ne peut être confortable. À vous de rebâtir à trois un schéma constructif d’un bonheur qui s’éloigne… Le reste n’est que littérature !