Un homme sirotant un rhum au bar m’accoste :
- Vous êtes française ?
Il est brun, les cheveux bouclés et la peau hâlée. Il porte une chemise blanche en lin à moitié ouverte et un pantalon léger. Il me regarde avec une grande douceur et un sourire qui pourrait facilement me faire chavirer.
- Je réponds, un peu étonnée : oui, comment le savez-vous ?
- J’ai habité quinze ans en France, je reconnaîtrais votre accent parmi mille.
Je prends le verre d’eau rempli de glaçons et je le descends, cul sec. La sensation de froid se disperse dans ma bouche, dans ma gorge, dans toute ma cage thoracique. Sans que je ne puisse le contrôler j'émets un petit gémissement de plaisir. Toujours un peu fébrile, je plante mon regard dans celui du Brésilien, je n’arrive pas à m’en défaire. Je suis complètement paralysée, électrisée par lui.
Le serveur me ramène à la réalité en m’indiquant que le réceptionniste est arrivé. Je tourne les talons en direction de l’accueil sans même me retourner, il faut que je reste concentrée. Mais mon esprit s’égare, je ne sais pas si c’est la température ambiante, mais je suis dans état un peu cotonneux, je crois même que je suis un peu excitée. Et ce Brésilien vient envahir mes pensées…
Une fois dans ma chambre, j’ouvre mon ordinateur et tente de relire ma présentation. Mais je n'y arrive pas. Je n’arrive définitivement pas à me concentrer. Mon esprit divague : et si le Brésilien toquait là, maintenant à ma porte et qu’il me disait en portugais tout le désir que je lui inspire… Je me caresse la poitrine… hésite…. En pleine lutte avec moi-même, je résiste et je me remets au travail. Je me lève et je m’entraine à dire mon texte en gesticulant comme si j’étais vraiment devant les dirigeants. Plus je répète et plus je stresse. Je commence à transpirer, j’ai chaud. J’ai l’impression que la température est en train d’augmenter, encore. Je prends une douche fraîche pour me calmer et me remettre les idées en place. En me savonnant, je m’égare à nouveau, je m’attarde sur mes seins, mon sexe, je ne sais pas ce qu’il m’arrive depuis que je suis arrivée ici, je me sens remplie d’envie, de désir. Je savonne mon corps tendrement, je profite du froid, je passe le jet du pommeau sur moi. Je le fais descendre entre mes jambes et je frissonne de plaisir à chaque fois que l’eau vient masser mon clitoris. Je me reprends, encore une fois, je sors de la douche prête à me remettre au travail. Je me sèche mais au bout de quelques minutes, je suis à nouveau transpirante. J’étouffe. Inutile d’ouvrir la fenêtre, dehors c’est pire. Je prends une chaise et je monte dessus pour vérifier l’aération de la clim, aucun air froid ne sort. Je tripote les réglages et je finis par faire n’importe quoi. J’appuie sur tous les boutons et je commence à m’énerver. “La clim est hors service, c’est pas vrai.”
J’appelle l’accueil de l’hôtel, aucune réponse. Je me décide à descendre. J’ai toujours rien à me mettre. Hors de question de porter un peignoir épais, j’enfile un de mes maillots de bain et je descends chercher de l’aide à demi-nue. En arrivant en bas, il n’y a personne, même le serveur a disparu. Le Brésilien, lui, est toujours accoudé au bar et sa beauté me ferait presque oublier pourquoi je suis là. Il me demande si tout va bien. Je lui réponds un peu énervée que je n’ai plus de climatisation dans ma chambre et que la chaleur est insupportable. Il me dit que tout l'hôtel a un problème et qu’un technicien est en train d’intervenir.
- Ça va mettre combien de temps vous pensez ?
Deux ou trois heures, selon lui. Il n’en faut pas plus, la perspective de rester encore deux heures dans cette fournaise me fait vaciller, mes jambes se mettent à trembler, la panique m’envahit, je me sens tomber. Quand je reprends mes esprits, je suis dans les bras du beau Brésilien. Je suis en maillot de bain, presque nue, je sens sa peau sur moi, ses mains qui m’agrippent fermement. J’ai envie de lui presque instantanément. Il m’aide à me redresser et m’invite à le suivre, il m'entraine dans sa chambre. M’aide à m'asseoir délicatement et sort une petite serviette humide du réfrigérateur d’appoint. Il m’invite à m’allonger.