Les pratiques buccales sans luxure ni excès sont des plaisirs simples de l’amour physique et elles sont globalement appréciées. Depuis le baiser propice à l’éclosion du désir amoureux jusqu’à la fellation la plus « salivante », il n’y a rien d’intrusif et surtout pas de soumission dans ces bien agréables rencontres au contact des corps et de langues qui se veulent joueuses et aventureuses... Le sexe oral a un bon goût, un goût incomparable et unique devrions-nous dire, qui prend amoureusement à un moment ou à un autre une dimension sensuelle incroyable. Dans cet instant magique, il devient un ingrédient intelligent et non-vulgaire, essentiel et sans limites, d’un amour libre de tout interdit.
Le sexe oral invite à dépasser allègrement les frontières fausses de la pudeur, du dégoût de soi et de l’autre. Et comme le précise le Docteur Jacques Waynberg, « c’est par l’oralité que passe une acceptation de son propre sexe et de celui de l’autre ». Un baiser posé à la commissure des lèvres et nous voilà tout de go dans une intimité synonyme d’accord mutuel et de partage. Beaucoup s’enthousiasment et se nourrissent de toutes ces pratiques bien ciblées, mélange explosif fait d’excitation et de stimulation : le cunnilingus, la fellation, l’anulingus, autant de mots imbuvables et dénués de sensualité, à la sonorité cauchemardesque pour des délices exquis en mode romantico-érotique qui restent à creuser davantage sinon à découvrir !
La fellation, souvent réduite à tort au simple gobage du pénis sorti tout droit du porno, a mauvaise presse, c’est acquis, mais elle reste en toute intimité pleinement partagée puisque pratique courante pour 70% des français chez les 25-34 ans. Pour autant, 12% des femmes de 35 à 39 ans n’ont jamais fait cette expérience à priori enrichissante : tel est du moins le résultat de l’enquête sur la sexualité en France “Pratiques, genre et santé », de Nathalie Bajos et Michel Bozon (éd. La Découverte).
La gorge profonde, le « graal » dans cette pratique, le défi ultime à atteindre pour une fellation réussie ? Quelle fausse bonne idée qui se veut parfois trompeuse ! Pratique ambitieuse et qui se voudrait voluptueuse et d’une délicatesse infime à prendre avec des pincettes. N’essayez pas de suivre sur un terrain guère reluisant toutes ces actrices « sur ordre « et en mal de notoriété, choyées par les réalisateurs de films X ». Pas de porno, et aucune vulgarité dans nos propos : place ici à la tendresse, à la douceur et à la plus grande lenteur dans les gestes et les sentiments pour un plaisir à partager. Plongez sans appréhension votre regard énamouré dans le fond des yeux de votre partenaire, alternez à bon escient les mouvements de ce « va et vient » si subtil et si recherché, le rythme adéquat s’invitera d’autant plus vite à la fête. Laissez vos mains surfer sur toutes ces zones érogènes si sensibles, testicules et fesses en tête de liste comme il se doit. Jeunes et moins jeunes, juniors et seniors, profitez tous pleinement de ce jeu qui unit si bien la bouche au sexe. Un seul mot d’ordre : ne rien tenter sans envie et contre son gré.
En ce qui concerne le cunnilingus, le mode opératoire semble être moins apprécié par la gente féminine avec seulement 52% des femmes qui avouent discrètement être « partantes ». A chacun son chemin de l’amour et sans obligation de consommer à tout prix. Les préférences sont affaire de goût voire d’éducation plus ou moins stricte. Mais que chacune se le dise sous le manteau féminin ! Les mouvements de haut en bas sont généralement les plus appréciés tout comme les roulements de rotation de langues autour du gland du clitoris. Avec progression, faites monter en douceur la pression et le rythme suivra tout naturellement. Restez à l’écoute de votre partenaire pour lui donner le meilleur de vous-même. A chacune et chacun son tempo dans la danse amoureuse, celle du gland d’un côté et du clito de l’autre, et cela sublime finalement un même tempo complice pour deux êtres qui s’aiment et s’apprécient.
Pour l’anulingus, d'après une enquête ELLE-Ifop sur « l'intimité, le couple et le plaisir, » la pratique du baiser du colibri, même si elle est très prisée, reste encore taboue et réservée aux personnes aisées et sexuellement libres de toutes contraintes. Seulement 15% des Françaises l’auraient déjà pratiqué au cours de leur vie alors que 26% d’entre elles affirment avoir dû subir cette pratique de la part de leur partenaire. 43% des femmes environ pratiquant l'anulingus sont homosexuelles ou bisexuelles contre 13% de femmes hétérosexuelles. Cette pratique érotique du baiser noir à l’image d’autres approches amoureuses peut s’avérer particulièrement excitante pour les uns mais tout aussi incommodante pour d’autres.
Apprendre à aimer en toute complicité et sans malentendus, à tout donner et à pleinement recevoir, c’est super mais en préalable à toute relation, aussi profonde puisse-t-elle être, respect avant tout et savoir accepter les envies véritables de l’un et de l’autre. Et surtout pas de l’un sans l’autre.