QUELLES SONT LES PRINCIPALES IST ET COMMENT LES SOIGNER ?

Chaque jour, plus d'un million de personnes contractent une IST. En 2020, l'OMS estimait à 374 millions le nombre de personnes ayant contracté l'une des quatre IST suivantes : chlamydiose (129 millions), gonorrhée (82 millions), syphilis (7,1 millions) et trichomonase (156 millions).

Les IST sont en augmentation en France depuis le début des années 2000, et leur surveillance est une part essentielle de la prévention de ces maladies. La crise liée au Covid-19 avait gravement fait reculer le recours au dépistage, mais ces données concernant 2021 sont plus rassurantes. Elles semblent indiquer que cette chute a été rattrapée pour les IST bactériennes, contrairement au VIH.

À l’occasion de la journée internationale pour la lutte contre le SIDA le 1er décembre, nous souhaitions dédier un article à la prévention des infections sexuellement transmissibles.

LES PRINCIPALES IST

LES PRINCIPALES IST

Les IST sont provoquées par des agents infectieux. Il peut s'agir de virus, de bactéries ou de parasites. En ce sens, nous pouvons les classer en 3 grandes catégories.

Les infections sexuellement transmissibles bactériennes 

· La syphilis : En France, le nombre de diagnostics de syphilis en CeGIDD (centre gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des IST) est relativement stable depuis 2016. En 2021, 3300 cas de syphilis y ont été diagnostiqués. La syphilis touche en grande majorité les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes : c’est 78% des cas diagnostiqués en 2021 en CeGIDD. En labsence de traitement précoce, cette maladie devient chronique et le risque de transmission augmente.

· La gonorrhée (ou gonocoque) : Également connue sous les noms de blennorragie, chaude-pisse ou chatouille, la gonorrhée touche surtout les moins de 30 ans, et en particulier les hommes. Une recrudescence des cas de gonorrhée est observée depuis quelques années en France (entre 15 000 et 20 000 nouveaux cas chaque année dont plus de la moitié chez des hommes de moins de 30 ans). En l'absence de diagnostic et de traitement, cette infection peut être entraîner une infertilité.

· La chlamydiose (ou chlamydiae) : Les infections à chlamydies sont très fréquentes chez les jeunes de 15 à 25 ans et touchent aussi bien les hommes que les femmes. Elles sont l’unes des premières causes d’infertilité chez la femme. En France, on estime que près de 4 % des jeunes filles de moins de 25 ans sont infectées par les chlamydies et ce chiffre se situerait entre 10 et 15 % en région parisienne.

Les infections sexuellement transmissibles parasitaires

· La trichonomase : La trichonomase est l’infection sexuellement transmissible la plus répandue et les jeunes adultes seraient particulièrement les plus à risques. En 2020, l’OMS estimait à 156 millions le nombre de personnes l’ayant contracté dans le monde. La trichonomase représente 40% des IST contractées dans le monde chaque jour.

D’autres maladies virales

· L’hépatite B : L'hépatite B est une maladie du foie causée par un virus qui se transmet essentiellement par relations sexuelles ou par contact avec du sang infecté. Cette infection est bénigne dans la plupart des cas. Mais chez environ 10 % des personnes infectées, l'hépatite B devient une infection chronique qui peut provoquer des troubles graves, comme la cirrhose ou le cancer du foie. En France, on estime que 280 000 à 300 000 Français sont atteints dhépatite B chronique, mais près de la moitié dentre eux lignorent.

· L’herpès génital : L'herpès génital est une maladie virale très contagieuse et sexuellement transmissible. Après la primo infection, le virus sinstalle dans lorganisme et sy « endort ». Il se manifeste ensuite, lors de poussées, par de petites cloques évoluant en plaies, localisées sur les organes sexuels ou à proximité. A l’échelle mondiale, il sagit de la quatrième infection sexuellement transmissible. En France, les études les plus récentes montrent que lherpès génital touche environ 17% de la population. Ces dernières montrent également que les femmes sont davantage touchées que les hommes.

· Le VIH : Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est une infection qui attaque le système immunitaire de l’organisme : le VIH détruit ces cellules, affaiblissant l’efficacité du système immunitaire de la personne infectée contre des infections telles que la tuberculose et certains cancers. En France, le nombre de découvertes de séropositivité VIH en 2021 a été estimé à 5013, un nombre stable par rapport à 2020. Le SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise) est le stade le plus avancé de l’infection au VIH.

· Le papillomavirus humain (VPH) : Les papillomavirus humains sont très contagieux : 70% à 80% des hommes et des femmes rencontreront au moins un papillomavirus au cours de leur vie. Dans 90% des cas, le virus est éliminé par notre système immunitaire dans les 2 ans qui suivent la contamination, tandis que dans 10% des cas restants, l’infection persiste et peut avoir des conséquences graves, comme une évolution possible vers une lésion précancéreuse et, dans les 10 à 30 ans, vers un cancer. Les verrues génitales (ou condylomes) sont des lésions bénignes très contagieuses et gênantes pouvant apparaître à la suite dune infection à papillomavirus. 100 000 nouveaux cas par an de verrues génitales sont dénombrés en France chez les hommes et les femmes. En France, près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de lutérus sont diagnostiqués chaque année et environ 1 000 femmes en décèdent. En tout 6 400 cancers sont liés chaque année aux virus HPV, dont un sur quatre chez les hommes.

UNE IST, C’EST QUOI EXACTEMENT ?

Les infections sexuellement transmissibles (IST), également appelées maladies sexuellement transmissibles (MST) sont des infections qui se transmettent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration, qu’elle soit anale ou vaginale. Certaines d’entre elles peuvent également se transmettre lors de caresses sexuelles, par échange de fluides sexuels ou par contact direct avec des lésions ou des muqueuses infectées. Les infections peuvent également se transmettre pendant des pratiques orales sexuelles, par la fellation ou le cunnilingus.

Ce qui est le plus dangereux avec les IST, c’est qu’elles sont le plus souvent asymptomatiques ; lorsqu’on contracte une IST, on ne se sent pas « malade ». Cependant, être asymptomatique ne signifie pas que l’on est pas porteur d’une IST. On peut donc être contagieux sans s’en rendre compte, et transmettre le virus à d’autres personnes.

Lorsque les symptômes se manifestent, quelques semaines après la contamination, ils peuvent être différents entre homme et femme. Chez les femmes, ils se traduisent par des pertes vaginales jaunâtres ou sanguinolentes, des maux de ventre, des inflammations du col de l’utérus, des brûlures en urinant, des douleurs à la pénétration. Chez les hommes, les symptômes d’une IST peuvent être des écoulements urétraux, des ulcères génitaux, une miction douloureuse et des douleurs abdominales.

LES IST, ÇA SE PRÉVIENT ET ÇA SE SOIGNE

LES IST, ÇA SE PRÉVIENT ET ÇA SE SOIGNE

La bonne nouvelle, c’est que la plupart des infections sexuellement transmissibles se soignent, encore faut-il qu’elles soient diagnostiquées à temps, avant qu’elles n’évoluent en maladies virales pour certaines. C’est pour cela que la prévention est essentielle. Voici 5 solutions pour prévenir les IST.

1. Le port du préservatif

Le port du préservatif reste la solution la plus efficace contre la transmission d’IST. En pénétration interne, comme pour les pratiques orales (fellation et cunnilingus), le préservatif est obligatoire pour se protéger contre les infections sexuellement transmissibles, tant que vous n’êtes pas certain(e) que votre partenaire n’est pas porteur d’une IST.

Depuis le 1er janvier 2023, les préservatifs de marque « Eden » et « Sortez couverts ! » peuvent être pris en charge à 100 % par lAssurance Maladie, sans prescription médicale si vous avez moins de 26 ans, ou à 60 % sur prescription médicale si vous avez 26 ans ou plus.

Accompagné d’un lubrifiant, le préservatif assurera d’autant plus son rôle de protecteur. Eh oui, le lubrifiant intime permet d’éviter les mauvaises surprises comme un préservatif qui se déchire, et garantit aussi un confort dans vos rapports amoureux.

2. Ne pas oublier de faire des dépistages

Les dépistages se font de manière régulière, ou en fonction des prises de risques. Où et comment se faire dépister ? Ils peuvent se réaliser à différents endroits : dans un laboratoire avec une ordonnance délivrée par votre médecin traitant, dans un CeGIDD (centre gratuits dinformation, de dépistage et de diagnostic des IST), ou dans un centre de planification pour les plus jeunes.

3. Le traitement PReP pour les personnes à risques

La PReP (Prophylaxie Pré-Exposition ou Pre-Exposure Prohylaxis en anglais), est une stratégie de prévention du VIH. Elle consiste à prendre un médicament antirétroviral de manière continue ou discontinue pour éviter d'être contaminé-e par le VIH. Ce traitement est uniquement réservé aux personnes séronégatives, âgées de plus de 18 ans, et qui présentent une hygiène de vie à risques. Cela concerne principalement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des personnes transgenres, des usagers de drogue intraveineuse avec partage de seringues, des travailleurs du sexe exposé(e)s à des rapports sexuels non protégés, des personnes originaires de régions à forte prévalence (Afrique subsaharienne, Inde, Guyane…) et des personnes ayant des partenaires multiples.

4. La vaccination

La vaccination est possible pour certaines IST, comme l’hépatite B et le papillomavirus. La vaccination contre lhépatite B est obligatoire, en France, pour tous les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018, et recommandée chez les enfants et les adolescents jusqu’à l’âge de 15 ans : les vacciner quand ils sont petits, cest les protéger pour plus tard lorsquils rencontreront le virus. La vaccination contre les virus HPV est recommandée chez les filles et les garçons à partir de 11 ans.

5. Ne pas hésiter à consulter

En cas de symptômes ou de doutes, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant. Il est essentiel de comprendre ce qui se passe dans votre corps pour vous soigner au plus vite et ne pas transmettre l’infection. Dans la plupart des cas, les IST se soignent en 2 jours seulement.

QUELQUES DONNÉES CHIFFRÉES SUR LES IST

· Chaque jour dans le monde, plus dun million de personnes contractent une infection sexuellement transmissible (IST), asymptomatique dans la majorité des cas.

· On estime que, chaque année, 374 millions de personnes contractent lune des quatre IST suivantes, dont on peut guérir : chlamydiose, gonorrhée, syphilis ou trichomonase.

· Daprès les estimations, plus de 500 millions de personnes (15 à 49 ans) ont une infection génitale par le virus Herpes simplex (HSV ou herpès)

· Linfection par le papillomavirus humain est associée à plus de 311 000 décès dus au cancer du col de lutérus chaque année.

· Selon les estimations, près dun million de femmes enceintes étaient infectées par la syphilis en 2016, ce qui a entraîné lors de laccouchement plus de 350 000 issues défavorables.

Parce que les rapports intimes doivent être un moment de plaisir et que la santé des partenaires est essentielle, la prévention des IST reste la solution la plus efficace pour lutter contre la transmission de ces infections. Rien n’est jamais trop prudent : se protéger, est essentiel !

Pour vous informer sur les IST, Vous trouverez des informations sur les infections sexuellement transmissibles (IST), et la sexualité en général, dans différentes structures, notamment :

  •             les Centres Régionaux d'Information et de Prévention du Sida (CRIPS),
  •             les Bureaux d'Information Jeunesse (BIJ),
  •             les Espaces Santé Jeunes.