Qui a tué Pigalle et quelles en sont les véritables raisons? Bonne question ! Le quartier rouge parisien de la Belle Epoque, tour à tour repaire “confortable mais dépensier” des artistes, des écrivains, des prostituées et des proxénètes, des voyous et des bobos a aujourd’hui un tout autre visage dans son minuscule espace d’une seule place, de trois rues et d’un bout de boulevard. Souvenirs, souvenirs! Qui ne chantait pas Pigalle si populaire et si recherchée par tout visiteur en mal d’amour! ça s’encanaillait dur à Pigalle autrefois et une certaine génération de jeunes parisiens des années 80 est encore là pour en témoigner! Pigalle était sans aucun doute un quartier mal famé, sale, mais il fut très longtemps un quartier attachant par sa pauvreté qui bouillonnait sans cesse, tant l’entraide des uns envers les autres était énorme. Il est tout aussi évident que Pigalle et son “milieu” trop douteux pour être honnête racolait sec pour mieux appâter le chaland en quête de sexe, un sexe qui n’était pas systématiquement au rendez-vous et qui sentait l’arnaque à plein nez tout autour des “ bars à filles” avec leurs néons aux lumières plus étincelantes les unes que les autres.
Les années 70 marqueront un premier tournant important dans la vie de Pigalle: de plus en plus étroitement surveillés par la “Mondaine”, les voyous, les “maquereaux “et les “maquerelles “ de Pigalle qui pesaient encore lourds résistèrent tant bien que mal mais finirent par quitter à regret leur quartier de prédilection. Un monde fait de sexe et d’entourloupes disparaissait du paysage parisien au grand dam de toute une faune humaine qui gagnait très bien sa vie...
Pigalle et sa jungle conservèrent très longtemps un pouvoir monumental sur notre imaginaire et de nombreux films sont là pour en témoigner. Que nous reste-t-il alors des chaudes nuits du Pigalle de la Belle Epoque et du Paris by night? A n’en pas douter, des odeurs de sexe, de clopes, de champagnes, de parfums …
Formidables, demi-mondaines ou pas, courageuses, espiègles, fortes et créatives, amoureuses ont été cependant toutes ces femmes de classe qui furent dans le passé les muses d’amour du Paris de la Belle Epoque.
Paris peut dire merci à vie à Hortense Schneider la cantatrice, à Cléo de Mérode la danseuse à la beauté légendaire, à Kiki de Montparnasse, à Colette la célèbre femme de lettres qui a désormais son allée au coeur du jardin du Palais-Royal, à Sarah Bernhardt, à Georges Sand, à Joséphine Baker, à Coco Chanel et son n°5 …
Parmi bien d’autres figures féminines toutes aussi légitimes, elles ont été les locomotives et les égéries d’un Tout Paris qui s’est construit avec ferveur au fil des années... Respect pour toutes ces grandes dames qui ont fait à elles seules le “Tout Paris”! Et auxquelles sera associée sans excès Hélène Martin, l’Impératrice des nuits parisiennes d’un passé révolu. La vie, ce n’est pas tout à fait blanc ou tout à fait noir mais parfaitement blanc et noir pour tout le monde!