Près d’un siècle s’est écoulé avant que les progrès de la recherche et de la technologie confirmèrent la présence de composés dans la plante de cannabis auxquels les scientifiques donneront plus tard comme identité le nom les cannabinoïdes. En 1940, le chimiste américain Roger Adams entrait dans l’histoire en réussissant à isoler le premier cannabinoïde, le cannabidiol (CBD) puis découvrait ensuite par étapes successives le sulfureux tétrahydrocannabinol (THC). Durant les premiers stades de la recherche sur le cannabis, les scientifiques ne bénéficièrent que d’une connaissance limitée de la structure moléculaire des cannabinoïdes et de la compréhension seulement partielle de la composition biologique contenue dans la plante.
Quelques années furent nécessaires au monde de la science pour analyser et comprendre correctement les effets des cannabinoïdes sur le corps humain : c’est le Docteur Raphael Mechoulam, un biochimiste israélien qui réussit en premier à déterminer la structure moléculaire du CBD, apportant en 1963 la démonstration que le CBD n’était pas un psychoactif toxique contrairement à son homologue le THC. Dans cette même approche, il mena une étude sur l’application possible du CBD comme traitement de l’épilepsie auprès de 8 volontaires souffrant de cette maladie : après 4 mois de traitement au CBD et pour la majorité d’entre eux, les crises cessèrent ; une petite minorité des personnes concernées constatait quant à elle une nette diminution de la fréquence de ces crises. Les conclusions du docteur Raphael Mechoulam étaient positives : le CBD avait probablement des effets thérapeutiques et pouvait potentiellement changer la vie de plus de 50 millions de malades atteints d’épilepsie. Sa découverte, pourtant essentielle, n’eut malheureusement pas le retentissement qu’elle méritait, notamment en raison des clichés associés au cannabis.
Dans les années 1970, une équipe de chercheurs brésiliens annonçait et affirmait haut et fort que le CBD était efficace pour traiter l’épilepsie. Dès lors les recherches scientifiques s’enchaînèrent et confirmèrent amplement que le CBD était bel et bien un anxiolytique ! Des recherches complémentaires permirent par la suite d'attribuer à cette molécule d’autres propriétés thérapeutiques intéressantes pour la santé : son efficacité contre la nausées, les troubles du sommeil et les inflammations et les douleurs musculaires est reconnue aujourd’hui.
Au fur et à mesure que progresse la recherche, les scientifiques découvrent peu à peu le système endocannabinoïde, un réseau étonnant de récepteurs qui interagissent avec les cannabinoïdes extraits de la plante ou produits naturellement par le corps pour maintenir un état d’équilibre appelé « homéostasie ».
"L'homéostasie, c’est en quelque sorte la capacité de maintenir un état interne physique et émotionnel relativement stable et à garder son équilibre malgré les changements extérieurs comme le stress, les angoisses, et certains gros problèmes que l’on peut rencontrer dans notre quotidien."